Vous êtes au cœur de la machine économique, là où les décisions se prennent et où l’avenir se dessine et vous portez la Responsabilité Sociétale de votre Entreprises (RSE). Ce n’est plus un simple mot à la mode, ni une contrainte réglementaire ennuyeuse mais une boussole stratégique, un levier de performance et, osons le dire, une sacrée opportunité de faire rimer business avec bien commun. Mais comment transformer cette conviction en action concrète au sein de votre comité de direction ? Comment faire passer le message que la RSE n’est pas un coût, mais un investissement ? Que ce n’est pas une lubie de bobo écolo, mais une nécessité économique et humaine ? Voici des clés pour devenir le parfait ambassadeur de la RSE, celui qui touche le cœur et l’esprit de ses pairs, sans jamais tomber dans la langue de bois. Prêt à faire de votre entreprise un modèle d’engagement ? C’est parti !
La RSE, bien plus qu’une case à cocher : un avantage stratégique
Soyons honnêtes, le mot « RSE » peut parfois faire grincer des dents. On l’associe à des rapports interminables, à des contraintes administratives, voire à du « greenwashing » un peu hypocrite. Mais c’est une vision dépassée, et votre première mission est de déconstruire ces préjugés.
La RSE, ce n’est pas une simple case à cocher sur un formulaire, c’est un véritable avantage stratégique. Et pour convaincre, il faut parler le langage de vos interlocuteurs : celui des chiffres, de la performance et de la pérennité. Une démarche RSE bien menée se traduit par une meilleure performance financière, comme le démontrent de nombreuses études. France Stratégie a par exemple mis en lumière un gain de performance de 13% en moyenne pour les entreprises engagées. Cet argument de poids saura capter l’attention de votre directeur financier.
Au-delà du gain financier direct, la RSE est un formidable outil de gestion des risques. En anticipant les réglementations, en sécurisant vos chaînes d’approvisionnement et en soignant votre réputation, vous bâtissez une forteresse contre les crises futures. C’est une véritable assurance pour la pérennité de l’entreprise. Enfin, dans un contexte de guerre des talents, une politique RSE ambitieuse est un aimant à talents. Les nouvelles générations, en quête de sens, sont particulièrement sensibles aux entreprises qui partagent leurs valeurs. Attirer et retenir les meilleurs, tout en stimulant l’engagement et la productivité de vos équipes, voilà une promesse qui parlera à tous les membres de votre direction.
L’histoire de Patagonia est un cas d’école. En 1996, l’entreprise a décidé de basculer toute sa production de coton en coton 100% biologique. Un pari risqué à l’époque, qui a entraîné une augmentation des coûts de production. Mais Yvon Chouinard, le fondateur, a tenu bon. Résultat ? Patagonia est devenue une marque iconique, adulée par ses clients, et sa croissance a été exponentielle. La preuve que l’engagement peut être un formidable moteur de business.
L’art de la persuasion : adapter son discours à son auditoire
Vous êtes convaincu·e, c’est bien. Mais comment transmettre cette conviction à des dirigeant·es qui ont des préoccupations différentes des vôtres ? L’erreur serait de vouloir imposer votre vision. L’art de la persuasion, c’est de comprendre les motivations de chacun et d’adapter votre discours. Un comité de direction est un écosystème complexe, avec des personnalités et des priorités variées. À vous de jouer les caméléons !
- Pour le directeur·ice financier, parlez retour sur investissement, réduction des coûts, accès à de nouveaux marchés et valorisation de l’entreprise. Démontrez, chiffres à l’appui, que la RSE est un investissement rentable.
- Face au directeur·ice des ressources humaines, mettez en avant l’impact sur la marque employeur, l’engagement des collaborateurs, la réduction du turnover et le bien-être au travail. Expliquez comment la RSE peut transformer la culture d’entreprise et attirer les talents de demain.
- Avec le directeur·ice marketing et commercial, insistez sur le renforcement de la réputation, la fidélisation client et la conquête de nouveaux marchés grâce à une image de marque engagée.
- Pour le directeur·ice des opérations, parlez d’éco-conception, d’économie circulaire, de réduction des déchets et d’optimisation de la chaîne d’approvisionnement.
- Enfin, pour le dirigeant·e de PME, souvent plus sensible aux valeurs et à l’ancrage territorial, montrez comment la RSE peut renforcer les liens avec la communauté locale et donner du sens à son projet entrepreneurial.
De la parole aux actes : construire un plan d’action crédible
Convaincre, c’est bien. Agir, c’est mieux. Votre discours ne sera crédible que s’il est accompagné d’un plan d’action concret, réaliste et mesurable. Il ne s’agit pas de révolutionner l’entreprise du jour au lendemain, mais de poser les premières pierres d’une démarche solide et pérenne.
Commencez par un état des lieux honnête de vos pratiques actuelles pour identifier vos forces et faiblesses. Ensuite, définissez des priorités claires en lien avec votre secteur et les attentes de vos parties prenantes. Fixez-vous des objectifs SMART (Spécifiques, Mesurables, Atteignables, Réalistes et Temporellement définis), comme « réduire notre consommation d’énergie de 10% d’ici 2 ans ». Mettez en place des indicateurs de suivi pour mesurer vos progrès et ajuster votre trajectoire.
Enfin, et c’est crucial, impliquez vos équipes ! La RSE est un projet d’entreprise qui doit mobiliser toutes les énergies. Créez un comité de pilotage, organisez des ateliers de sensibilisation et communiquez sur vos avancées pour faire de chaque collaborateur un ambassadeur de votre démarche.
Anecdote croustillante : La MAIF est un exemple inspirant d’entreprise qui a su mobiliser ses équipes autour de la RSE. En 2020, elle est devenue la première grande entreprise française à devenir « société à mission ». Cette transformation n’a pas été imposée d’en haut, mais co-construite avec les salariés, les sociétaires et les élus. Un bel exemple de démocratie d’entreprise au service de l’engagement.
Osez l’engagement, vous ne le regretterez pas !
Convaincre un comité de direction sur la RSE n’est pas une mince affaire. Cela demande de la préparation, de la pédagogie, de la persévérance et une bonne dose d’enthousiasme. Mais le jeu en vaut la chandelle. Car au-delà des bénéfices économiques, la RSE est une formidable aventure humaine, qui redonne du sens à l’entreprise et qui contribue à construire un monde plus juste et plus durable. Alors, n’ayez pas peur de porter cette voix au sein de votre comité de direction.
Soyez l’étincelle qui allume le feu de l’engagement. Parlez avec le cœur, mais aussi avec la raison. Montrez que la RSE n’est pas un frein, mais un accélérateur de performance. Et surtout, rappelez-vous que chaque pas compte. Chaque décision, chaque action, aussi petite soit-elle, contribue à faire de votre entreprise un acteur positif du changement.
Tout commence par un échange...
Je rends remarquables les prises de parole de celles et ceux qui veulent changer le monde.
Christine Besneux. Coach & formatrice en prise de parole. Experte en communication.