Les consultants RSE sont les architectes d’un monde plus durable. Et pourtant… parfois, leurs messages se perdent dans un brouillard de termes complexes et de phrases qui, soyons honnêtes, manquent de clarté. C’est la fameuse « langue de bois », cette invitée indésirable des discours professionnels. Il existe des antidotes puissants pour la déloger des présentations et rapports. Préparez-vous à affûter vos mots, à injecter de l’authenticité dans vos propos, et à transformer vos conseils en actions concrètes. Car il est temps de parler vrai pour impacter fort !

La langue de bois : définition, symptômes et diagnostic

Alors, qu’est-ce que cette fameuse « langue de bois » ? Wikipédia la définit comme un « cliché rhétorique péjoratif, visant à disqualifier un discours adverse en affirmant que son argumentation est tissée de formules stéréotypées ». En clair, c’est l’art de parler pour ne rien dire, ou de le faire de manière si vague et impersonnelle que le message s’évapore.

Imaginez un·e consultant·e expliquant que « l’optimisation des synergies interdépartementales est un levier stratégique pour la maximisation de la performance globale ». S’en suit le bruit du vent dans la plaine….

Les symptômes sont nombreux : acronymes à gogo (RSE, ESG, ODD, KPI, CSRD…), verbes qui reculent au profit de substantifs (on ne dit plus « aider », mais « accorder son aide »), et une profusion de mots-valises comme « synergie », « optimisation », « holistique », « résilience », j’en passe et des meilleurs.

C’est un peu comme un plat où tous les ingrédients seraient mixés, sans saveur distincte.

Le pire, c’est que la langue de bois n’est pas toujours intentionnelle. Elle peut naître d’une habitude, d’une peur de s’engager, ou d’une simple méconnaissance de l’impact des mots. Mais dans le domaine de la RSE, où la crédibilité est reine, c’est un véritable poison.

 « Nous devons internaliser les externalités négatives pour une trajectoire de décarbonation alignée sur les objectifs du développement durable, en engageant les parties prenantes dans une démarche de co-construction résiliente. » Silence. « En clair, on doit arrêter de polluer et bosser ensemble ? » Rires.

La simplicité est une vertu, surtout quand on parle de sujets complexes.

L’authenticité est le super-pouvoir du consultant RSE

Face à la langue de bois, votre meilleure arme est l’authenticité. En tant que consultants RSE, vous portez des messages cruciaux. Vous ne vendez pas des gadgets, vous proposez des transformations profondes. Et pour cela, il faut inspirer confiance.

L’authenticité, c’est la capacité à parler avec sincérité, à assumer ses convictions, à utiliser un langage clair et direct. C’est montrer que derrière les rapports, il y a des êtres humains engagés.

Comment cultiver cette authenticité ?

D’abord, en étant vous-même. N’essayez pas d’imiter un style qui n’est pas le vôtre.

Si vous êtes naturellement drôle, utilisez l’humour. Si vous êtes passionné·e, laissez transparaître cette passion. Ensuite, en vous connectant à votre public. Qui sont vos interlocuteurs ? Adaptez votre discours à leur réalité, utilisez des exemples concrets qui résonnent avec leur quotidien.


Évitez les généralités.
Parlez de l’impact réel de vos actions : comment une nouvelle politique RSE va améliorer la vie des employés, réduire les coûts, ou renforcer la réputation de l’entreprise.
Pour une communication RSE utile, l’alignement avec les enjeux de l’entreprise est primordial.

L’authenticité passe aussi par la transparence. Ne survendez pas, ne cachez pas les difficultés. La RSE est un chemin semé d’embûches, et vos clients apprécieront votre honnêteté.

 Un·e consultant qui admet les défis et propose des solutions réalistes sera toujours plus crédible qu’un autre qui promet la lune avec des mots creux. C’est en étant vrai que vous construirez des relations durables et impactantes.

 

Du jargon à l’action pour transformer les mots en résultats

Le but de votre consulting n’est pas de produire de beaux rapports, mais de générer des changements positifs. Pour cela, vos recommandations doivent être claires, actionnables et mesurables.

La langue de bois, par sa nature vague, est l’ennemie de l’action. Votre rôle est de faire le pont entre les grands principes de la RSE et la réalité opérationnelle de l’entreprise.

Concrètement, comment faire ?

  1. Simplifiez votre vocabulaire : bannissez les acronymes inutiles. Si un terme technique est indispensable, expliquez-le. Pensez à votre grand-mère : si elle ne comprend pas, c’est que ce n’est pas assez clair.
  2. Privilégiez les verbes d’action : au lieu de dire « il est impératif de procéder à une analyse », dites « nous allons analyser ». C’est plus direct et plus engageant.
  3. Utilisez des exemples et des métaphores : les concepts abstraits deviennent concrets grâce aux exemples. Une métaphore bien choisie peut éclairer une idée complexe en un instant.
  4. Structurez votre discours : un message clair est un message bien structuré. Utilisez des plans simples et des titres explicites. L’article de l’AFCI sur les « 5 idées pour tuer la langue de bois » insiste sur l’importance d’un support de préparation pour éviter les discours figés.

Quand le rire devient stratégique

Qui a dit que la RSE devait être ennuyeuse ? Les enjeux sont sérieux, mais votre communication n’a pas à être austère. L’humour, bien dosé, est un formidable outil pour capter l’attention et rendre vos messages plus mémorables. Il permet de créer une connexion humaine et de briser les barrières.
Attention, il ne s’agit pas de transformer chaque présentation en stand-up !
L’humour doit être pertinent et respectueux. Il peut s’agir d’une anecdote personnelle, d’une observation décalée ou d’une pointe d’autodérision. L’humour est une preuve d’intelligence. Il montre que vous maîtrisez votre sujet au point de pouvoir jouer avec. Dans un domaine où la surcharge d’informations est constante, une touche de légèreté peut faire toute la différence.

Devenez le consultant RSE que l’on écoute vraiment !

Éviter la langue de bois, ce n’est pas seulement une question de style, c’est une question d’efficacité et de crédibilité. C’est choisir la clarté plutôt que la complexité, l’authenticité plutôt que le jargon, l’action plutôt que les mots creux.
En adoptant une communication directe et humaine, vous construisez des relations de confiance, vous inspirez le changement et vous contribuez réellement à faire avancer la RSE.
La prochaine fois que vous prendrez la parole, posez-vous cette question simple : « Est-ce que ma grand-mère comprendrait ? » Si la réponse est oui, vous êtes sur la bonne voie.

 

Tout commence par un échange...

Christine Besneux

Je rends remarquables les prises de parole de celles et ceux qui veulent changer le monde.

Christine Besneux. Coach & formatrice en prise de parole. Experte en communication.